Programme de recherche « Mémoire et temporalité »

En bref

     Dans le cadre du projet scientifique du CREAA, ce programme de recherche, sous la responsabilité de Beat FÖLLMI et de Marta GRABOCZ, met l’accent sur les modalités de transmission du patrimoine artistique, à l’échelle de l’individu et des communautés. Ce phénomène fait l’objet de deux types d’approche. La démarche historique et archéologique prend pour cas d’étude l’évolution de la facture des instruments (organologie) et celle des idées artistiques, tout comme la manière dont l’acte artistique s’exprime dans des situations de conflit (politique, idéologique ou sociale). La perspective anthropologique et neuroscientifique privilégie la manière dont l’acte artistique devient un objet de mémoire plutôt que d’histoire, en reconsidérant la notion d’invariants musicaux et en essayant de comprendre comment la mémoire sensorielle peut être altérée par les nouvelles technologies. Actuellement, trois champs de recherche sont étudiés et approfondis par trois groupes de travail.

Arts et stratégies cognitives

Musique, mémoire, transmission, invariants

     Le groupe de travail « Musique, mémoire, transmission, invariants » examine les stratégies mnésiques des représentations de stimuli sonores, et questionne la diversité des chemins de mémorisation et leurs stratégies face à des séquences sonores, face à des invariants de l’histoire de la musique occidentale. Le groupe s’intéresse également aux stratégies cognitives mises en œuvre par le musicien dans l’acte de transmission.

L'art et le temps

Mémoire, discontinuité, construction numérique de la temporalité, du « temps réel » dans le théâtre et la littérature

     Le groupe de travail « Le temps de l'art » s’intéresse aux formes, aux actes artistiques nouveaux qui émergent grâce à l’usage du numérique en rapport aux nouvelles techniques mnésiques dans le spectacle contemporain, mais s’intéresse aussi aux expérimentations dans le théâtre contemporain lors du traitement dramaturgiques du temps qui font écho des développements récents des sciences physiques comme des neurosciences. Le groupe interroge donc le rapport à l’écriture et à la mémoire, modifié par l’irruption du numérique, de la nouvelle technologie.

Arts et langage mémoriel

LES:TRACES (Laboratoire des Etudes Sur : TRauma, Art, Commémoration, Engagement, Son)

     La recherche du groupe de travail « LES:TRACES (Laboratoire des Etudes Sur : TRauma, Art, Commémoration, Engagement, Son) » porte sur le rôle que jouent les sons, le silence et le langage mémoriels lors des violences organisées aux XXe et XXIe siècles. Elle s’intéresse à toutes les manifestations sonores dans les situations conflictuelles et violentes : la musique, les bruits et autres sonorités, mais aussi les discours, les langages corporels et cérémoniels qui précèdent, accompagnent et suivent les formes de violence et de cruauté. Quels sons, silences et langages sont utilisés pour humilier, torturer, soumettre, anéantir l’autre, le déshumaniser ? Quelles stratégies de survie et de résistance ont été imaginées ? Quels processus mémoriels se sont développés ? Quels sont les effets sur le corps, la mémoire et l’identité ?

Musées de la Ville de Strasbourg
Opéra National du Rhin
Conservatoire de Strasbourg
CDMC