En bref
Le phénomène d’interaction entre espace urbain et paysage sonore peut être confronté à son antithèse, c’est-à-dire une musique d’origine urbaine qui se tourne vers les espaces non-urbains. Afin d'illustrer cette antithèse, ce groupe de travail s'est constitué pour étudier plus spécifiquement le cas du boréalisme qui s'immisce intentionnellement ou non dans les œuvres nordiques (par exemple, dans la musique islandaise, chez Björk, Sigur Rós, Kaleo, Ásgeir, Of Monsters And Men...). Le boréalisme, porteur d’un imaginaire du Nord se traduisant par une nature vierge et aride, une utopie d'une relation fusionnelle de l’humain et de la nature, une persistance des croyances païennes, est en principe défini avant tout de manière exogène (à la manière de l'orientalisme, qui imprime des imaginaires développés par l'Occident sur l'Orient), mais est aussi dans ce cas relayé de manière endogène (et ce faisant, l'est-il comme un calque ou de manière actualisée, c'est-à-dire réinvestie, redéfinie de l'intérieur ? cela reste à découvrir).
Deux pistes de recherche intéressent ce groupe :
- la question de l'identité nationale islandaise dans la musique de Björk (à laquelle Benjamin Lassauzet consacre un livre dont il débute la préparation) ;
- le positionnement des scènes artistiques nordiques dans le marché mondial : les artistes provenant des pays du Nord disent-ils d'où ils proviennent, et si oui par quels moyens le disent-ils et qu'en disent-ils ?
Ce groupe de travail sur la thématique « Espaces urbains et espaces non-urbains » ambitionne de répondre ainsi à un aspect d'un champ de recherche plus large que sont les « Paysages sonores et espace urbain ».