En bref
Ce groupe de travail cherche à poursuivre la recherche menée par la Jeune Entreprise Universitaire (JEU) « dix—milliards—humains », dont la finalité du programme de recherche et développement s’inscrit dans cette vision tenant à faire du design un élément moteur d’une citoyenneté agissant à différentes échelles, notamment en contribuant à transformer la société via un changement des représentations et des pratiques, particulièrement chez les acteurs publics. Il s’agit de penser le domaine public en partant des relations, des liens, des possibles coopérations, du bon usage des interdépendances et ainsi de rééquilibrer la vision uniquement compétitive des modes de représentation et de communication qui perturbe la citoyenneté et la protection des intérêts communs aussi bien au niveau local que planétaire.
Cette conception plus civique basée sur la culture de la relation ne saurait toutefois s’incarner sans difficulté, tant les représentations demeurent ancrées dans un modèle fortement implanté, tant le paradigme classique visant à percevoir le citoyen en tant que consommateur ou même usager manipulable est puissant, tant le dogme du processus au détriment de la finalité peut s’avérer imposant. De là une nécessité à changer de paradigme pour donner à découvrir une vision de la citoyenneté plus proche des notions liées aux contrats républicains. Le respect d’un citoyen digne et responsable, avec en retour, l’attente d’un citoyen respectueux de son environnement.
Dans une perspective de recherche-action, la JEU propose une évolution du design vers de nouvelles formes de citoyenneté, c’est-à-dire la prise en compte d’un bénéficiaire d’une autre nature (le citoyen propre à dépasser son intérêt particulier pour aller vers l’intérêt général) que celle traditionnellement convenue (le consommateur ou l’usager centré sur son intérêt particulier).
Ces concepts en évolution constante sont les outils avec lequel l'atelier aborde les thèmes de recherche suivants :
- le design urbain, Territoires politiques et espaces publics, de la culture de la marque identitaire à celle de l'identification-relation : il s'agit de promouvoir un design de l’espace public se voulant plus civique, correspondant mieux aux enjeux urbains, environnementaux et sociaux d’une planète fragile et en mutation accélérée (exemple de projets servant de base à la recherche : langages visuels dans plusieurs parkings à Strasbourg, signalétique de bâtiments et de quartiers) ;
- le milieu hospitalier, les maisons de vieillesse, design et fragilité :il s'agit, autour du concept du « care », de travailler à une société plus attentionnée et plus sensible qui « prend soin » (exemple de projets servant de base à la recherche : interventions graphiques en hôpital psychiatrique au côté du Lab-ah du GHU Paris psychatrie) ;
- le plurilinguisme : il s'agit de donner voix aux langues absentes, celles qui n’ont pas le droit à l’inscription et dont le savoir reste souvent ignoré, à relier ces savoirs et ces poétiques à ceux en usages sur les lieux et donc à questionner l’inscription des langues, des cultures et des savoirs dans l’espace public (exemple de projets servant de base à la recherche : design en milieux urbains fragilisés avec les villes de Sarcelles, Villeurbanne et Vaulx-en-Velin) ;
- les écoles, universités et autres lieux d’élaboration et de transmission du savoir, d’une quête de visibilité vers celle de l’intelligibilité : il s'agit de déterminer comment l’urbanisme, l’architecture et le design graphique peuvent contribuer à favoriser l’intelligibilité du savoir élaboré, cultivé et transmis et donc la transdisciplinarité dans des institutions d’enseignement supérieur.
Ce groupe de travail sur la thématique « Politique et attitudes du design des relations : vers un design de relation » ambitionne de répondre ainsi à un aspect d'un champ de recherche plus large que sont les « Création et production ».