Programme de recherche « Création et production »

En bref

     Dans le cadre du projet scientifique du CREAA, ce programme de recherche, sous la responsabilité de Pierre MICHEL et d'Anne-Sylvie BARTHEL-CALVET, met l'accent sur les acteurs de la production artistique, artistes et interprètes, pour explorer le rôle dévolu à chacun dans un cadre collaboratif. Un des principaux exemples retenus est celui de l’orchestre, qui est étudié non seulement sous l’angle de l’interaction de différents instrumentistes et du chef d’orchestre, mais aussi dans ses composantes gestuelles et scéniques. L’objectif est de montrer que la genèse d’une œuvre est souvent liée à des conditions de production et de mise en acte effective. Actuellement, trois champs de recherche sont étudiés et approfondis par plusieurs groupes de travail.

Processus de création en musique

1. Critique génétique et archives de compositeurs

     Le travail mené par le groupe de travail « Processus de performance avec interventions de musiciens ou de compositeurs » s'effectue en étroite relation avec des musiciens professionnels, des doctorants du doctorat Interprétation et Création Musicales et des étudiants du Master CIM (Université de Strasbourg - Académie Supérieure de musique de Strasbourg/HEAR), afin de documenter les questions liées à la performance et à l'interprétation des œuvres du siècle dernier et des vingt dernières années. Certains compositeurs participeront à ces ateliers ou à ces masterclasses.

    L'expertise menée par le groupe de travail « Archives des compositeurs contemporains de la BNU » avec des collègues de la BNU porte sur les fonds récemment acquis, afin de faciliter leur valorisation soit sous la forme de concerts, soit sous la forme d'incitations à la recherche sur ces musiques pour les jeunes étudiants de Master ou de Doctorat.

2. Percussions

     groupe de travail « Percussions »

3. La voix dans les musiques des XXe et XXIe siècles

     groupe de travail « La voix dans les musiques des XXe et XXIe siècles »

4. L’interprétation de la musique allemande italianisante au début du XVIIe siècle

     Le groupe de travail « Projet Praetorius » a pour objectif de mettre en pratique les informations théoriques et pratiques obtenues grâce à l’étude et à la traduction en français, par Carola Hertel, des textes de Michael Praetorius.

5.  Réflexions sur la création et la réception d’une œuvre

     Le groupe de travail « Formations sur outils informatiques liés au domaine de la musique » propose, sous forme de formations ponctuelles, une initiation ou un perfectionnement aux outils informatiques et aux descripteurs audio dans le cadre des analyses ou recherches musicales, aux doctorants, aux chercheurs et aux étudiants de Master en musicologie.

     Le groupe de travail « Formations sur outils analytiques liés au domaine de la musique »...

     Le projet et réseau international ACTOR (Analysis, Creation and Teaching of Orchestration - Analyse, Création et Enseignement de l'orchestration) dirigé par Stephen McAdams (Principal Investigator), dans lequel s'inscrit le groupe de travail « Timbre et orchestration (ACTOR) », vise à stimuler l'intérêt pour le timbre et l'orchestration ainsi que leur utilité musicale au sein du milieu académique, des pratiques musicales et du grand public en sollicitant la participation d'artistes, de chercheurs en sciences humaines et de scientifiques de renommée mondiale. Ce partenariat met en relation les pratiques et la pédagogie de l'orchestration nord-américaine et européenne, et encourage le développement de nouveaux outils numériques stimulant la créativité lors de l'apprentissage, de la création et de l'étude de l'orchestration dans les musiques de concert, populaires, de film et de jeu vidéo. En plus, il cherche à sensibiliser les auditeurs plus jeunes aux merveilles et à la complexité d'une musique de haute qualité.

Le design des relations et la pensée complexe dans la démarche de conception - Politique et Poétique du design des relations dans un monde complexe

     Le monde que nous habitons semble avoir gagné en complexité depuis la fin du XXe siècle. Le numérique a permis le déploiement de nos sociétés dites des médias, de l'image et de l'information, tout en contribuant cependant à obscurcir des savoirs qui, par leur volume, leur vitesse et leur structure échappent à notre entendement.

     La lisibilité de ces savoirs, avec leur organisation et leur usage à des fins politiques sont, dès lors, devenus de véritables enjeux de société. Au-delà de la visualisation de données, il s’agit bien d’interroger la manière dont des structures complexes comme des projets, des entreprises, des institutions, des états, des conglomérats et des structures à grande échelle, se donnent à voir, à lire et à comprendre, au travers des signes, des objets et des espaces pensés et conçus par le design et l’architecture. En replaçant au centre de la recherche la nécessité d’intelligibilité citoyenne et non le besoin de visibilité concurrentielle, il s’agit de reconsidérer les méthodes, les concepts, de ces systèmes de conception et de représentation, d’explorer de nouvelles formes de création, de compréhension et de visualisation permettant de faire apparaître les connaissances dans leur diversité et leur complexité tout en valorisant leur partage, leur diffusion et de faire (re)devenir des citoyens éclairés.

     Ce champ de recherche interdisciplinaire sur la création en design en lien avec d’autres approches et disciplines artistiques interroge plus particulièrement les notions de relation, de rapports, de partition (relation espace – temps ), d’association… permettant, dans un système complexe, de concevoir la politique par le poétique. Deux thématiques ont ainsi été mises en exergue et sont étudiées par deux groupes de travail.

1. Poétique et conception du design des relations

     Dans cette période de mutation profonde, il est indispensable de dépasser nos idées reçues. Il ne faudrait pas qu’une vision arrêtée du design contredise la réalité en mouvement du monde actuel avec ses découvertes et perspectives scientifiques nouvelles, l’invention numérique, la compréhension du monde naturel, la mondialisation… Cette rupture dans les savoirs, les savoir-faire, en lien avec la complexité du monde, nécessite une pensée et une conception autres. C'est dans cet état d'esprit que le groupe de travail « Poétique et conception du design des relations » aborde cette thématique.

2. Politique et attitudes du design : vers un design de relation

     Dans la suite du programme de recherche et développement de la Jeune Entreprise Universitaire (JEU) « dix—milliards—humains », dont la finalité s’inscrit dans cette vision tenant à faire du design un élément moteur d’une citoyenneté agissant à différentes échelles, notamment en contribuant à transformer la société via un changement des représentations et des pratiques, particulièrement chez les acteurs publics, le groupe de travail « Politique et attitudes du design » s’est constitué afin de poursuivre le travail sur cette thématique en pensant le domaine public en partant des relations, des liens, des possibles coopérations, du bon usage des interdépendances et ainsi de rééquilibrer la vision uniquement compétitive des modes de représentation et de communication qui perturbe la citoyenneté et la protection des intérêts communs aussi bien au niveau local que planétaire.

Analyse cognitive de production et de réceptions musicales

     Dans l’état actuel des recherches en ethnomusicologie et en psychologie de la musique, il existe certains aspects fondamentaux qui sont encore mal définis, et qui restent, peut-être, le « noyau dur » de ce qui peut être appelé l’« ethnomusicologie cognitive ». Ces aspects touchent au développement de l’esprit du musicien en rapport avec la mémoire collective, les normes de la tradition, les interrelations avec le public et le contexte social et culturel. La question qui se pose – et pour laquelle la psychologie n’a pas encore de réponse catégorique – est la suivante : quelle influence psychologique les contextes (dans lesquels sont construites les formes symboliques), les cultures et les codes sociaux ont-ils sur la perception et la psychologie du développement musical de l’auditeur ?

     L’enjeu de cette recherche, au travers du groupe de travail « Recherches en ethnomusicologie cognitive », est de mettre en rapport systématique les éléments de la forme avec le réseau de significations sémantiques et psychologiques définie comme un vecteur de sens qui influe de façon décisive sur la perception et l’organisation de la forme musicale. Le point capital du groupe semble de se situer sur le terrain du cognitif – celui des stratégies.

     L’une des questions essentielles qui se posent à l’« ethnomusicologie cognitive » est d’établir un lien permettant de relier, sur le plan cognitif, la grammaire (ou la théorie) musicale ainsi reconstituée avec la pensée des musiciens eux-mêmes, et ainsi d’éclairer, à travers leurs propres conceptions les propriétés formelles que l’analyste dégage de la musique. Et l’un des principaux problèmes rencontré sur le terrain en ethnomusicologie ou dans le laboratoire en psychologie expérimentale consiste à accéder aux différentes formes d’expertise qui, dans les sociétés ou milieux traditionnels relevant de l’oralité, ne passent pas par une théorisation explicite.

Musées de la Ville de Strasbourg
Opéra National du Rhin
Conservatoire de Strasbourg
CDMC