Stefan Kristensen est philosophe, docteur et habilité à diriger des recherches en esthétique et en philosophie. Il est depuis septembre 2019 professeur d’esthétique et de théorie de l’art à la Faculté des arts de l’Université de Strasbourg. Auparavant, il fut assistant-doctorant au Département de philosophie de l’Université de Genève de 2000 à 2006, collaborateur scientifique dans le même Département de 2007 à 2010, puis au Département d’histoire de l’art de 2010 à 2016, et enfin, de 2017 à 2019, chercheur postdoc à l’Université de Heidelberg avec un projet de recherche personnel soutenu par la Fondation Fritz Thyssen sur la question de l’inconscient dans la psychosomatique. Il a soutenu une thèse de philosophie en 2007 sous la direction de Renaud Barbaras (Paris 1) et une HDR en 2016 sous la direction de Jean-Christophe Goddard.
Il est l’auteur d’ouvrages et d’articles qui explorent le rôle et la structure du sujet dans les pratiques artistiques et dans la clinique psychiatrique. Sa thèse, publiée en 2010 chez Georg Olms sous le titre Parole et subjectivité. Merleau-Ponty et la phénoménologie de l’expression, discute la question du passage du sens perceptif au sens linguistique chez Husserl, Gurwitsch et Merleau-Ponty, et montre que le paradoxe de l’expression (pourquoi exprimer le sens du perçu par le langage si celui-ci n’y ajoute rien, et s’il y ajoute quelque chose, comment être sûr de ce qui a été perçu ?) est lié à la fixation d’une certaine forme du sujet, celui de la connaissance. Il a publié en 2014 un ouvrage sur Jean-Luc Godard (L'Age d’Homme) où il montre l’importance de la phénoménologie de la perception chez Godard pour comprendre la portée politique de son cinéma. En 2017, il a publié La Machine sensible (Editions Hermann), une étude sur l’expérience subjective du machinique, à travers la psychiatrie, l’art et l’ontologie.