Jeune artiste plasticienne, Maria Luchankina finalise actuellement une thèse en Arts Plastiques sur le thème des mondes oniriques. Née en Sibérie en 1990, elle est venue s’installer en France pour approfondir aa formation en art à l’Université de Strasbourg. De la sérigraphie à la gravure en passant par l’objet, sa pratique artistique prend des formes multiples, en questionnant notre rapport au réel, en montrant ses fragilités, ses instabilités, et en le confrontant aux mondes et créatures du rêve. Ces sujets se trouvent également au centre de sa recherche en tant que doctorante au sein de laboratoire ACCRA d'université de Strasbourg.
S’inspirant toujours de chimères oniriques dans le travail, Maria Luchankina a donné corps à de nombreuses marionnettes de tailles aussi différentes qu’importantes. A partir de sa pratique en arts visuels, elle se tourne naturellement vers le spectacle vivant et écrit des textes et mises en scène qui donnent vie à des marionnettes et à leurs étranges univers. En articulant les fruits des nouvelles expérimentations transdisciplinaires avec des recherches théoriques, elle questionne aussi la manière de faire l'œuvre, le processus créateur. Inévitablement tout cela génère des problématiques communes pour de jeunes artistes chercheurs qui remettent en cause leur manière de se confronter au monde tel qu'il est, leur rapport au public, leur recherche qui n'est pas une théorisation mais plutôt un pilier de leur pratique, un moyen d'être à l'écoute du monde environnant. Dans le cadre de son travail de thèse, elle est en train de traduire les écrits de Evgeny Schieffers, metteur en scène, théoricien d'arts du spectacle et philosophe soviétique peu connu dans son pays.
Par ailleurs, dans des travaux récents, Maria Luchankina s’intéresse à des créatures plus familières et développe une série de projets autour des animaux en voie de disparition. Alliant convictions écologiques et éthiques, elle y interroge l’Homme moderne et le déni de sa propre condition animale, comme une nécessité pour lui d’enterrer sous le goudron ses instincts, ses pulsions et ses imperfections, son rapport à la production et à la consommation de ressources et à la consommation de l'art également. Elle cherche, par le biais du sensible, du poétique, à faire ressentir ces rapports au monde afin que son public puisse se positionner ou se questionner à ce propos. Ce qui crée une continuité avec les recherches d'une sensibilité spirituelle lié au monde onirique. Parallèlement à ses travaux de recherches artistiques, elle a participé dès son arrivée en France à de nombreuses expositions collectives notamment au Château de Phalsboug, à l’ENSAS et au CEAAC de Strasbourg, à la cour de Massillargues (Gard), à la Halle Verrière de Meisenthal, au Museum fur aktuelle Kunst de Durbach (Allemagne), etc.