En bref
Le 7 février 2020
de 08h45 à 17h30
Misha (université de Strasbourg)
5 allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg
salle de Conférence
Tram C/E/F arrêt Observatoire
Entrée libre
Journée organisée par Juan David BARRERA, Madeleine LE BOUTEILLER et Nicolo PALAZZETTI avec la collaboration de Julie WALKER et le soutien du GREAM.
Après avoir questionné les apports multidisciplinaires et interartistiques en musique et musicologie lors de ses deux précédentes éditions, la prochaine Journée des Jeunes Chercheurs du GREAM souhaite explorer la dimension intersubjective et sociale de l’acte musical. Il s’agira à cet effet de s’intéresser à l’ensemble des musiques dites « actuelles[1] » et à leurs contextes culturels, sociaux, politiques et historiques.
D’un point de vue historique, les analyses consacrées à la production, aux pratiques et aux usages des musiques actuelles ont souvent mis en évidence les liens importants et parfois essentiels que ces dernières entretiennent avec la réalité sociale et politique de leur temps. D’ailleurs, l’ambiguïté terminologique qui a accompagné – au moins en France – l’étude de ces répertoires extrêmement diversifiés semble témoigner de leur ancrage dans des environnements économiques, sociopolitiques et culturels donnés. Même si la notion institutionnelle de « musiques actuelles » soit aujourd’hui largement répandue, elle risque néanmoins d’éclipser la longue histoire de ces musiques, qu’il est possible de faire remonter jusqu’au xixe siècle (Scott 2008). En outre, d’autres expressions ont souligné les relations étroites de ces musiques avec les mouvements de contestation juvénile (« musiques des jeunes »), leurs liens avec les industries culturelles et les médias de masse qui leur permettent de toucher un vaste auditoire (voir le terme « musiques populaires », qui ne constitue pas une traduction exacte de l’anglais popular music [Kotarba 2018, 12]), ou encore leurs conditions d’émergence qui seraient liées au développement des technologies d’enregistrement et d’amplification du son (« musiques amplifiées ») (Le Guern-Frith 2007).
Cette journée est ouverte aux différentes approches et méthodologies existantes dans le domaine des études sur les musiques actuelles et de leurs contextes, sans aucune limitation géographique ou chronologique. Une attention particulière sera accordée aux propositions qui, à travers des cas d’étude spécifiques ou des réflexions épistémologiques plus générales, cherchent à explorer les rapports complexes qui existent entre les musiques actuelles et les concepts d’identité, d’idéologie, de résistance culturelle, de genre, ainsi que leur liens avec les formes de d’oppression, de pouvoir, de violence, de racisme, ou encore de contestation. Ces réflexions pourront amener à repenser les relations plus vastes de l’acte musical avec les événements et processus sociaux et historiques. Comme pour les précédentes éditions, la multiplicité disciplinaire à laquelle se consacre cette journée d’étude appelle à la participation de doctorantes, doctorants, jeunes docteures et jeunes docteurs issus de la musicologie tout comme d’autres domaines des sciences humaines et sociales.
[1] Jazz, rock, chanson, musiques du monde, rap, musiques électroniques, etc.