9.F.2. Le Kyrie du Requiem d’Ockeghem : entre la transmission et la transformation Suzanne-Marie Kassian - 30 juin 2017, 11h30-12h00, salle 3204

Sommaire

Le 30 juin 2017
de 11h30 à 12h00

Le Patio (université de Strasbourg)
22 rue René Descartes, 67000 Strasbourg
salle 3204

Séance - Music of the Renaissance

Pré-acte / Acte

Auteur : Suzanne-Marie Kassian

     Le codex Chigi C VIII 234, conservé à la Bibliothèque Apostolique du Vatican, constitue l’un des plus précieux manuscrits de la musique du XVe siècle. Dans ce codex sont transmises diverses œuvres de compositeurs franco – flamands, notamment le Requiem d’Ockeghem.

     L’étude du Kyrie de ce Requiem du point de vue de l’analyse du processus compositionnel démontre sa forme bien particulière pour la musique du XVe siècle.

     C’est le Kyrie de la messe grégorienne Pro defunctis qui a servi le cantus firmus du Kyrie polyphonique. Daté probablement du Xe siècle, il fut le timbre principal et unificateur du Kyrie analysé. Ockeghem confie le cantus firmus au Supérius et maintient la structure générale du Kyrie grégorien. L’objectif recherché est de renforcer l’unité de l’œuvre qui est imprégnée par la valeur sémantique du cantus firmus.

     Ainsi, écrit-il une composition dans laquelle chaque alinéa du Kyrie grégorien a servi de base pour les neuf constructions polyphoniques du Kyrie analysé. Parmi ces neuf mouvements, Ockeghem compose sept types de texture polyphonique et donne deux simples reprises. Il en résulte une forme musicale formée de trois mini-cycles qui se rassemblent dans une forme cyclique développée.

     S’ensuit une projection d’un principe constructif de la messe polyphonique franco-flamande, la cyclicité, sur un seul mouvement de la messe. La logique propre d’organisation de ce Kyrie montre qu’il s’agit d’un cycle dans un cycle, ce qui s’avère plutôt logique, puisqu’aucune interruption dans le temps n’y est à prévoir.

     Les résultats analytiques et théoriques obtenus permettent de conclure que le Kyrie du Requiem d’Ockeghem peut être considéré comme l’un des plus anciens, sinon l’un des premiers exemples de manifestation du principe cyclique au sein d’un seul mouvement de l’Ordinaire de la messe dans l’histoire de la musique d’Europe occidentale.

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