5.G.1. Le « trois sur quatre » dans la musique écrite en circulation à la Nouvelle-Orléans d’avant le jazz enregistré, 1835-1917. Application de trois méthodes d’analyse du rythme Mathilde Zagala - 29 juin 2017, 9h00-9h30, salle 3208

Sommaire

Le 29 juin 2017
de 9h00 à 9h30

Le Patio (université de Strasbourg)
22 rue René Descartes, 67000 Strasbourg
salle 3208

Séance - Stylistic Features of Jazz

Pré-acte / Acte

Auteur : Mathilde Zagala

     Ce travail porte sur le motif polyrythmique de « trois sur quatre » (caractéristique du ragtime et du jazz) dans la musique écrite en circulation à la Nouvelle-Orléans d’avant le jazz enregistré, de 1835 à 1917. S’inscrivant à l’intersection de l’histoire culturelle de la musique et de l’analyse du rythme, il s’appuie sur trois méthodes d’analyse (celle des polyrythmies percussives d’Afrique centrale de Simha Arom, celle des dissonances métriques développée par Harald Krebs et celle des polyrythmies dans le jazz de Laurent Cugny) adaptées et appliquées à des corpus archivistiques dépouillés notamment à la Hogan Jazz Archive (Nouvelle-Orléans), rendant compte de la vie musicale dans les salons de la bourgeoisie néo-orléanaise du XIXe siècle, puis de l’émergence du ragtime et du premier jazz. Si tout au long de cette période, les exemples de trois sur quatre sont constitués de la superposition d’une figure rythmique contramétrique d’une durée de trois unités sur une figure rythmique commétrique d’une durée de quatre unités de même valeur, à partir du ragtime et du premier jazz, un modèle se distinguant clairement de son utilisation au XIXe siècle s’établit : le « paradigme du secondary rag ». Pourtant, ce modèle n’apparaît pas pour la première fois dans la musique états-unienne avec la publication de Maple Leaf Rag de Scott Joplin (1899) et des premiers ragtimes, comme l’énoncent les travaux sur ce sujet depuis près d’un siècle, mais bien près d’un demi-siècle plus tôt, dans un morceau de 1855 du compositeur néo-orléanais Louis Moreau Gottschalk – The Banjo. Cette découverte offre de nouvelles perspectives sur l’histoire du ragtime et du premier jazz et leurs liens avec la musique populaire afro-américaine de banjo de la mi-XIXe siècle.

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