Le 28 juin 2017
de 16h00 à 16h30
Le Patio (université de Strasbourg)
22 rue René Descartes, 67000 Strasbourg
salle 3201
Séance - French Music (II): Berlioz and Debussy
Pré-acte / Acte
Auteur : François Delecluse
Un des problèmes de l’analyse musicale provient du sort réservé à la notion de technique de composition. L’abstraction esthétique qui fonde toute expérience analytique a tendance à obstruer la signifiance propre à un objet musical : sa signification aux yeux du compositeur n’est pas la même que celle que lui accordent les auditeurs ou les analystes. Qualifier un phénomène musical au terme d’une analyse, est-ce du même coup désigner une technique, que le compositeur a utilisé pour concevoir de la musique ? En décrivant une œuvre, ne définit-on pas une manière de composer et, par-là, ne substitue-t-on pas une représentation subjective de la composition à celle de l’auteur de l’œuvre ? Si tel est le cas et si l’analyse musicale a tant que ce soit affaire avec le vrai, elle ne peut alors faire l’économie d’une interrogation sur ses outils et leurs stratifications historiques, ni faire l’impasse sur les représentations de l’acte créateur qu’il transmet.
Pour illustrer l’enjeu épistémologique que représente la notion de technique de composition dans ce contexte, une analyse génétique, au moyen d’une archéologie de l’œuvre, donne l’occasion de rendre compte des concepts qui voilent la représentation de l’acte créateur. En m’appuyant sur l’exemple de l’Étude pour les agréments, pour laquelle Debussy a composé deux codas, je souhaiterais montrer comment l’analyse peut assumer le projet de mieux comprendre les problèmes qui se posent à un compositeur au cours de l’écriture d’une œuvre, en observant comment il utilise ses outils, c’est-à-dire ses techniques de composition.
