Le 1er juillet 2017
de 14h30 à 15h00
Le Patio (université de Strasbourg)
22 rue René Descartes, 67000 Strasbourg
amphithéâtre 5
Séance - Epistemology and Musical Hermeneutics
Pré-acte / Acte
Auteur : Claude Abromont
Dans un de ses essais, celui autour de la mélodie du berger du Tristan und Isolde de Wagner (2013), J.-J. Nattiez ne présente l’herméneutique qu’à la fin de son livre, c’est-à-dire après avoir successivement pratiqué des analyses des niveaux immanents, esthésiques et poïétiques. Cela pourrait-il signifier que l’herméneutique ne s’inscrit pas dans la tripartition définie par Molino mais, au contraire, qu’elle la couronne ? Pour examiner ce positionnement de l’analyse herméneutique, je vais croiser plusieurs méthodes en analysant un extrait d’une œuvre au sein de laquelle chacune d’entre-elles conduit à des résultats significatifs : la Scène aux champs de la Symphonie fantastique (1830) d’Hector Berlioz. Je m’appuierai sur le manuscrit 1188 conservé à la BNF, ainsi que sur la partition retrouvée à Anvers en 1991 de la Messe solennelle, mais aussi sur la nouvelle Euphonia écrite par Berlioz en 1844, ainsi que sur ses Mémoires. Pour dégager ses modèles formels, j’analyserai certains traits que la symphonie de Berlioz partage avec les Romances pour violon et orchestre de Beethoven, ainsi qu’avec les mouvements 2, 3, 4 et 5 de sa Symphonie n° 6 Pastorale. Enfin, parmi l’abondant corpus de textes analytiques consacrés à la Symphonie fantastique, l’article que Mireille-Henninger Vial a consacré au rôle central de la note ré bémol sera interrogé. À l’aide de ces croisements méthodologiques, j’espère favoriser l’émergence d’une vision élargie de la tripartition.