Le 1er juillet 2017
de 9h30 à 10h00
Le Patio (université de Strasbourg)
22 rue René Descartes, 67000 Strasbourg
salle 3203
Séance - Teaching and Pedagogy (II)
Pré-acte / Acte
Auteur : Clotilde Verwaerde
Le partimento – modèle pédagogique italien servant à l’apprentissage de l’accompagnement, de l’improvisation et de la composition au clavier – est progressivement adopté en France dans la seconde moitié du 18e siècle, alors que la pratique de la basse continue décline et que les théoriciens, en plein débat sur la conception même du système harmonique, se tournent de plus en plus vers une démarche analytique. Si la connaissance de l’harmonie évolue rapidement et induit de nouvelles exigences, avec l’intégration de notions comme la théorie de la basse fondamentale de Rameau ou le renversement des accords, la pratique reste très pragmatique dans la façon d’aborder les progressions harmoniques, surtout en l’absence de chiffres fixant le choix des accords. L’adoption du partimento remet en question cette approche tout en constituant une application directe des nouveaux principes théoriques formulés au cours du siècle. Cette communication propose d’interroger l’apport de ce modèle italien dans la perception et l’analyse harmonique d’une basse en France au siècle des Lumières. À ce titre, la méthode de Geminiani publiée à Paris en 1754 – qui demeure d’une conception singulière par rapport aux ouvrages français – est envisagée comme une première manifestation écrite du partimento en France. Les mécanismes de l’harmonie au clavier sont analysés par le biais d’une analogie avec les techniques d’apprentissage de la lecture. Cette étude fait également ressortir plusieurs niveaux d’analyse d’une basse, pouvant être réinvestis dans un cours actuel de basse continue.