Du 11 au 13 juin 2024
de 9h00 à 17h30

Misha (Université de Strasbourg)
5 allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg
salle Afrique

Tram C/E/F arrêt Observatoire

Entrée sur inscription

 

     Séminaire organisé par Sylvain PERROT avec le soutien du CREAA dans le cadre des recherches du groupe de travail « Les places publiques antiques comme lieux de production artistique ».

     Malgré leur importance, tant en nombre que dans la qualité des informations qu’ils sont susceptibles de fournir, les vestiges archéologiques des instruments de musique n’ont jamais fait l’objet d’un corpus analytique spécifique. Éparpillés dans de nombreux musées (pourtour méditerranéen, Europe, Amérique du Nord), ils sont bien souvent mal identifiés, voire non publiés faute de connaissances. Le projet RIMAnt s’appuie sur la base de données Meddea développée à l’IFAO par S. Emerit entre 2006 et 2010 recensant les sources en rapport avec la musique égyptienne. Il répond à un véritable besoin de la communauté scientifique puisqu’il vise à répertorier, documenter et analyser les vestiges archéologiques des instruments de musique des mondes égyptien, grec et romain, du IIIe millénaire av. J.-C au IVe s. ap. J.-C., au sein d’un corpus unique accessible en ligne conçu sous Heurist. Le choix de cet outil est à la fois stratégique et pragmatique : d’une part, le projet compte sur l’expertise développée par la plateforme Humanités Numériques de la MISHA, en lien constant avec le développeur d’Heurist, la TGIR Huma-Num et le réseau national des MSH, et d’autre part, Heurist paraît aujourd’hui être la solution la moins coûteuse, à même de garantir l’interopérabilité des données. Enfin, la possibilité de générer un site internet est un précieux atout de pédagogie et de diffusion.

     Le corpus regroupe les vestiges archéologiques des instruments de musique découverts dans les mondes égyptien, grec et romain. Il se compose d’instruments à cordes (harpes, lyres, cithares et luths), à vent (flûtes, hautbois, trompes, orgues) et à percussion (claquoirs, sistres, clochettes, tambours, cymbales, etc.). Ce sont des objets complexes à décrire, car ce mobilier présente des caractéristiques morphologiques très différentes et selon les cas, un ou plusieurs matériaux sont employés dans leur fabrication (bois, os, cuir, alliages cuivreux, fibres végétales, etc.). Ils peuvent aussi être peints avec un décor qui mérite une analyse iconographique, et parfois même porter des inscriptions (anthroponymes, théonymes, titres de musiciens, etc.).

     Concernant les aires chrono-cultuelles, l’état des lieux est très différent selon les disciplines. Les égyptologues disposent de quatre grands catalogues d’instruments de musique pour les collections du musée du Louvre, du British Museum, des musées égyptiens de Berlin et du Caire. Edités entre 1921 et 1979, ils ne répertorient pas l’ensemble des instruments de musique découverts en Egypte ; d’autres musées, à travers le monde, en possèdent dans leurs collections et l’inventaire doit se poursuivre. Ce travail de référencement est désormais facilité par la multiplication des catalogues en ligne des institutions muséales. Pour le monde gréco-romain, les instruments apparaissent plutôt de façon éparpillée dans des catalogues d’expositions temporaires ou des ouvrages sur la musique dans tel ou tel musée. Les catalogues en ligne fournissent également l’occasion d’un référencement plus systématique mais un travail immense reste à faire.

     L’enjeu est d’une part de collecter les données publiées dans les ouvrages, articles et catalogues de musées (version papier et en ligne) et d’autre part d’organiser les informations au sein d’une base de données afin d’harmoniser les descriptions pour faciliter les recherches et les comparaisons. Cette base de données pourra également être enrichie par le mobilier archéologique inédit. Il s’agit soit d’objets découverts au XIXe siècle et déposés dans les réserves des musées (par exemple, cordophones égyptiens à Lyon), soit de découvertes récentes (trompette romaine à Bavay, cliquettes et tambour à Tebtynis, harpes à Louqsor…). In fine nous proposons donc bien la création d’un nouveau corpus numérique.

     Trois axes sont plus particulièrement étudiés :

  • la lutherie antique ;
  • la nomenclature antique et moderne des instruments ;
  • le contextes de découvertes et usages.
Musées de la Ville de Strasbourg
Opéra National du Rhin
Conservatoire de Strasbourg
CDMC