Prenant au sérieux le déplacement de la question « qu’est-ce que l’art ? » vers celle, formulée par Goodman, « quand y a-t-il art ? », il s’agira d’étudier, à la lumière du concept d’activation, le cas précis du flamenco, art performatif de l’oralité, à la fois musical et chorégraphique.
Alors que le flamenco s’accompagne d’une littérature scientifique que l’on pourrait qualifier de prescriptive quant à ses conditions d’activation, il s’agira plus précisément de confronter cette activation traditionnelle aux modes de production et de diffusion contemporains du genre et notamment aux technologies d’amplification et d’enregistrement. En effet, les conditions contemporaines d’activation du flamenco semblent remettre en cause ce qui est habituellement considéré comme étant l’activation adéquate et qui repose principalement sur un rejet des technologies d’amplification, au nom d’une certaine authenticité. En interrogeant donc ces présupposés véhiculés par la flamencologie traditionnelle, nous proposons d’explorer différentes possibilités d’activation offertes par le flamenco contemporain, principalement lorsque celui-ci a recours au microphone et à l’enregistrement phonographique ou vidéographique.